Confiné à Madagascar, un jeune étudiant comorien raconte son quotidien

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Miftahou Ibrahim étudie le droit dans la capitale malgache. Il est actuellement confiné dans un appartement avec six autres amis comoriens.

Comme tous les habitants d’Antananarivo, Miftahou Ibrahim, 29 ans, est confiné chez lui depuis le lundi 23 mars. L’étudiant en droit partage un appartement avec six amis comoriens. “On vit dans l’angoisse”, dit-il.

Depuis lundi 23 mars, Miftahou Ibrahim vit confiné chez lui, dans le quartier d’Ambohipo à Tananarive, dans un appartement, sans jardin, qu’il partage avec six amis comoriens. Pour l’instant, 53 cas ont été confirmés à Madagascar. Aucun décès n’a été enregistré. Mais pour empêcher la propagation du Covid-19, le président Andry Rajoelina a d’ores et déjà fermé les frontières de son pays, ordonné la fermeture des écoles et des universités et exhorté la population des deux principales villes du pays, Antananarivo et Toamasina, à rester chez elle.

Originaire du village de Hasseindjé-Oichili, au centre-est de Ngazidja, sur l’île de Grande Comore, Miftahou Ibrahim, 29 ans, a rejoint la capitale malgache en 2017 pour suivre des études de droit public et de sciences politiques à l’université.

Entre révisions et jeux de société

“Avec mes colocataires, on profite de ce temps libre pour bosser en se préparant au maximum pour la prochaine rentrée universitaire, dit-il. On révise nos cours, on lit, puis on se réunit pour jouer au Scrabble ou à Des chiffres et des lettres, par exemple. On essaie de s’amuser.” Pour garder la forme, ils font aussi, chaque jour, de l’activité physique dans le salon.

Pas question de sortir ou seulement, en cas de nécessité absolue. « Un homme averti en vaut mille, cite Miftahou Ibrahim. Dès que le Président Rajoelina a décrété le confinement, on a fait un stock de presque deux mois, avec les moyens que l’on avait, pour limiter les va-et vient et éviter une éventuelle contamination. Néanmoins, il peut toujours y avoir une course à faire en cas de besoin, comme quelqu’un qui a reçu un mandat Western-Union.”

Même si le jeune Comorien fait contre mauvaise fortune bon cœur, il trouve le temps long. “Comme on n’est pas habitué à ce genre de chose, le confinement passe difficilement, avoue Miftahou Ibrahim. On n’a pas le choix, mais les choses sont sérieusement compliquées. On ne sait pas combien de temps tout cela va durer. En attendant, avec mes colocataires, on essaie de s’adapter.”

Prendre son mal en patience

Il reconnait aussi avoir peur. “On vit dans l’angoisse totale. Je pense très fort à mon pays, les Comores, et surtout à ma famille qui vit dans l’inquiétude”, dit-il. Les mesures prises par le président et le gouvernement comorien ? “Une bonne chose”, selon lui. “Entre Madagascar et les Comores, les décisions sont presque les mêmes. En revanche, je juge la décision de fermer les lieux de cultes prématurée, vu qu’on ne compte aucun cas positif ou symptomatique dans les trois îles. Pour le moment, nous devons veiller strictement à nos frontières, surtout maritimes, afin d’empêcher les passeurs de kwassas-kwassas de circuler entre Mayotte (1) et les autres îles sœurs.”

Alors que le confinement pourrait bien être prolongé dans la capitale malgache, Miftahou Ibrahim a choisi de prendre son mal en patience. “Notre devoir est d’agir, tous qui que nous soyons et sans distinction aucune d’opinion politique, de race, de religion ou sexe, en bon père de famille, d’une manière responsable, pour empêcher ce fléau.”

(1) Ce mercredi 1er avril, Mayotte comptait 101 cas confirmés de Covid-19.

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