Coronavirus : les mosquées des Comores fermées, la communauté musulmane partagée

Alkasmi, la Grande mosquée de vendredi de Moroni, affiche portes closes jusqu'à nouvel ordre.
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Les moquées et autres lieux de culte sont fermés jusqu’à nouvel ordre sur tout le territoire des Comores. La prière hebdomadaire du vendredi et les prières collectives sont elles aussi suspendues. Si le mouftorat dit comprendre ces mesures, certains imams et fidèles expriment leur désaccord.

Depuis mercredi 25 mars et jusqu’à nouvel ordre, les mosquées et autres lieux de culte sont fermés sur les trois îles de l’archipel des Comores. La prière hebdomadaire du Vendredi et les prières collectives sont également suspendues. Ces mesures viennent s’ajouter à la fermeture des établissements scolaires, des écoles coraniques, à l’interdiction de circuler en kwassa entre les îles, des vols de passagers en provenance des pays à risque ou encore à la limitation des cérémonies du mariage à vingt personnes.

Dans un communiqué daté du vendredi 27 mars, le ministère de la Santé rappelle que toutes les mesures prises sont “des dispositions préventives” visant “à surveiller la pandémie” du Coronavirus, alors que, pour l’heure, aucun cas n’a été confirmé sur le territoire.

Ces nouvelles interdictions, qui, de fait, limite l’exercice de la pratique religieuse, suscitent des réactions diverses, tantôt d’approbation, tantôt d’opposition, aussi bien au sein de la communauté religieuse.

Pour Mohamed Rifki, le secrétaire général du mouftorat, la haute institution religieuse : « Si le chef de l’Etat a pris ces mesures, elles doivent être appliquées, car c’est lui le garant de notre religion. »

Mougalid, le principal imam de la Grande mosquée de vendredi de Moroni, partage cet avis. “Ce sont des mesures prises par l’Etat. Adéquates ou non, justes ou pas, nous n’avons pas notre mot à dire. Nous devons les appliquées“, dit-il.

Jamais la prière collective n’avait été interdite

Ahamda Cheik, principal imam de la mosquée du Palais du peuple, estime, au contraire, que “l’interdiction des prières collectives ne sont pas nécessaires à l’heure où aucun cas de Coronavirus n’est confirmé sur le territoire.”  Il reconnait : “Nous prions ensemble si les gens viennent. Nous ne pouvons pas les renvoyer. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois, que des pandémies pareilles frappent le monde. Au temps du prophète, c’était aussi le cas. Mais jamais la prière collective n’a été interdite.” Il s’insurge : “Pourquoi nous imposer une pareille situation ? Ce n’est pas normal.”

Un sentiment partagé par un certains nombre de fidèles sur les réseaux sociaux notamment. Comme ces commerçants du marché de Volo-Volo, inquiets : “Nous habitons à l’extérieur. Nous passons la journée entière à Moroni. Comment allez-nous faire pour rattraper les prières ?”

Des sanctions pécuniaires en cas de non respect

Beit Salam a rendu ces mesures publiques sans pour autant préciser les sanctions qui seront appliquées aux personnes qui ne respecteraient pas les interdictions.

Interrogé, le procureur de la République, Mohamed Abdou, assure que des sanctions sont prévues, même si rien ne filtre pour l’instant sur leur nature. “Tout ce que je peux vous dire c’est que si certains refusent d’appliquer le décret nous utiliseront le code pénal.” D’après lui, des amendes ont déjà été distribuées,, “mais je ne me souviens pas du montant”.

Dans le code pénal, le non-respect des décrets et arrêtés sont classés sous la section de “contraventions de seconde classe”. Les amendes peuvent aller de 5 000 à 30 000 KMF.

Hayatte Abdou

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